Chroniques Islandaises.

Récit et photos argentiques par Damien Marly

Lorsque Quentin m’a parlé de son projet de voyage en Islande et qu’il m’a annoncé qu’il restait 2 places, ni une ni deux, j’ai dis oui. En me disant que mon pote belge Maarten serait hyper chaud pour ce genre de trip.Il me suffisait de
1/ m’assurer que les dates collaient avec celles de retour du Costa Rica
2/ de convaincre Maarten (une formalité…)
3/ et, accessoirement, d’en parler à la patronne (c’est passé comme une lettre à la poste!) 

L’idée était d’embarquer tout le matos pour surfer en eau froide et aussi l’équipement nécessaire pour faire de la randonnée à ski. Et là, fallait être organisé pour ne rien oublier car sur place, on ne trouverait aucun moyen d’acheter le matos oublié.

Mission #1: optimiser les boardbags et les sacs entre nous 6.
On arrive à organiser 3 boards bags surf et 3 boards bags ski/snow pour toute l’équipe. Départ de Paris, le samedi. Après à peine 3h30 de vol, nous atterrissons à Reykjavik.2 Dusters 4x4 nous attendaient à l’aéroport et un lodge était réservé dans le nord de l’île.Dans le nord de l’île, nous sommes à peu près à 500 kms du Groenland (vol d’oiseau), je vous laisse imaginer les températures… Et bien non! En fait il fait presque chaud (8 degrés). Un temps printanier pour cette région du globe, la neige fond à vue d’oeil et les stations de ski (3 pauvres téléskis à flan de fjord dans chaque village) sont déjà fermées. Nous prenons la route pour un premier spot de surf.Nous ne sommes pas déçus. Le spectacle est incroyable, de longues droites magnifique défilent à hauteur d’épaule dans une baie féerique avec en toile de fond des falaises et des montagnes enneigées. Et bien évidemment, personne à l’eau!

Mission #2: s’équiper.
Je suis juste incapable d’enfiler seul la combinaison - je n’arriverai d’ailleurs pas non plus à l’enlever sans aide de tout le trip - La 6/5 et les chaussons/gants en 5 mm suffisent pour se sentir à l’aise et au chaud dans l’eau.Il fait beau, les vagues sont belles, on est entre potes sur un spot magnifique, on a bien fait de venir.

Le lendemain, la houle semble baisser un peu, changement de support! Nous voilà partis pour la première rando en split board. Les sommets culminent à environ 1000m, et sont souvent des plateaux qui permettent des randos faciles mais il y a quand même de belles marches d’approche dû au manque de neige. La neige n’est pas dingue (soufflée/croutée en haut et neige de printemps en bas, un régal en snow), mais les paysages sont à couper le souffle. Chaque run semble se terminer à la surface de l’océan en contre-bas. Nous ne ferons que 3/4 randos pendant notre séjour, toutes très accessibles. C’est un pays à faire pour les amoureux de ski, malgré le vent et les conditions météo difficiles.Le lodge dans lequel nous avons posé nos boardbags est stratégiquement placé, proche de la vague pour laquelle nous sommes venu en Islande. Un point break en droite qui déroule dans un fjord. Mais le swell fait défaut… il faut chaud, la neige fond et il n’y a pas de houle. Mais d’autres options surf s’offrent à 2/3 fjords plus à l’ouest.On se la coule douce sous le soleil d’Islande! Journée surf ou ski (ou observation des baleines), bières fraiches dans le jacuzzi à 39 degrés. Et aurores boréales, tant qu’à faire…

Après une semaine sur place, l’hiver est de retour, on passe en dessous des 0 degrés, il neige, et la houle rentre dans le fjord. On a enfin l’occasion de surfer la droite pour laquelle nous étions venus. Un peu plus d’1m50 sur les belles séries et bien longues. La rame pour remonter au pic nous tient chaud même si je me rends compte que 5mm pour les chaussons et les gants, ce n’est pas assez quand il fait -3°c dehors et +3°c dans l’eau.

Au niveau communauté surf locale, on croise un local de la ville d’à coté, un peu saoulé de voir son spot « crowded » (il aura fallu un peu de temps pour briser la glace). On croise également Nicolas Von Rupp, le surfeur de grosses vagues portugais et son homologue Hawaiien Albee Layer. Autant vous dire que l’on ne s’attendait pas à croiser de telles pointures à cet endroit là.

On a tout eu sur ce trip: des vagues magnifiques, des randonnées incroyablement belles, du requin fermenté au menu, des baleines et à 2 jours prêts, on aurait pu assister à l’éruption de la faille volcanique au sud de Reykjavik. Un grand big up à Victoire et Victoire, Quentin, Antoine et Maarten qui ont rendu ce trip mémorable. 

L’envie de visiter plus de pays froid a encore grandi en moi…